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mardi 25 janvier 2011

Egypte: 15 000 manifestants ont été dispersés par 20 à 30 000 policiers au Caire

LE POINT

La police égyptienne a tiré des gaz lacrymogènes contre des milliers de manifestants réunis dans le centre du Caire pour protester contre le gouvernement, a constaté mardi une journaliste de l'AFP.

Les manifestants brandissant des drapeaux égyptiens et lançant des slogans pour des réformes politiques et sociales sont rassemblés sur la grande place Tahrir, proche de nombreux bâtiments officiels, face à un important dispositif policier. La manifestation a un peu reculé mais ne s'est pas dispersée. La police a en retour essuyé quelques jets de pierre. Un peu plus loin, la police a utilisé des canons à eau contre des manifestants aux abords du Parlement.

Exemple tunisien

Quelque 15.000 personnes participaient mardi après-midi dans divers quartiers du Caire aux manifestations pour des réformes politiques et sociales, inspirées par l'exemple tunisien. De 20.000 à 30.000 policiers étaient mobilisés au Caire pour faire face à ces rassemblements, selon les services de sécurité. Des rassemblements étaient également signalés en province, notamment à Alexandrie (nord), deuxième ville du pays, à Assouan et Assiout (sud), dans plusieurs villes du delta du Nil, à Ismaïliya (sur le canal de Suez) ou dans le nord du Sinaï, selon des témoins et des correspondants de l'AFP.

Ces manifestations à l'appel de mouvements pro-démocratie, très actifs notamment via les réseaux sociaux sur Internet, réunissaient de très nombreux jeunes. Elles sont les premières du genre en Égypte depuis la chute du président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, le 14 janvier, à la suite d'une révolte populaire. L'idée a été lancée par le "Mouvement du 6 avril" et d'autres groupes pro-démocratie qui appellent à faire de mardi une "journée de révolte contre la torture, la pauvreté, la corruption et le chômage".

Fermeté

Cette initiative coïncide avec la très officielle "Journée de la police", un jour férié à l'occasion duquel les dirigeants multiplient depuis dimanche les éloges aux forces de l'ordre et les engagements à maintenir la stabilité. Le ministère de l'Intérieur avait déclaré de son côté qu'il ferait "preuve de fermeté contre quiconque agirait de manière illégale". Les organisateurs comptaient sur l'effet d'entraînement des événements de Tunisie, très commentés notamment par les jeunes Égyptiens ayant accès aux réseaux sociaux sur Internet. Un groupe sur Facebook, dont l'emblème mêle les drapeaux tunisien et égyptien, avait récolté, lundi en fin d'après-midi, 87.000 signatures de personnes assurant être prêtes à manifester.

L'opposant Mohamed El Baradei, ancien haut fonctionnaire international, a exprimé sur sa page Facebook son soutien à "l'appel à manifester contre la répression" et a dénoncé "les menaces d'utiliser la force venant d'un régime qui tremble devant son peuple". "Si les Tunisiens l'ont fait, les Égyptiens devraient y arriver", a également déclaré au magazine allemand Der Spiegel de lundi l'ancien directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), interrogé sur une éventuelle contagion à l'Égypte de la "révolution du jasmin" tunisienne. Son comité de soutien a, dans un communiqué, affirmé que plusieurs de ses partisans avaient été convoqués par les services de sécurité avant ces manifestations. Les manifestations ont reçu l'appui d'autres formations politiques, mais sur un mode relativement prudent. Les Frères musulmans, à la forte capacité de mobilisation, et le Wafd, premier parti d'opposition laïque, n'ont pas lancé d'appels formels à défiler mais ont indiqué que leurs jeunes militants pourraient se joindre aux cortèges.

Les Chrétiens : Coptes Orthodoxes, Catholiques et Protestants ont officiellement appelé à ne pas manifester.

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