Rechercher dans ce blog

jeudi 21 juin 2012

Israël, la Palestine et l'eau : mythe et réalité

Ce document a été publié récemment  par l'organisme de coordination de la gestion des territoires (le COGAT ) et il répond à beaucoup de mensonges que nous ne cessons d'entendre sur l'utilisation de l'eau dans les territoires.

Combien d'eau y a-t-il en Israël et en Cisjordanie?


La quantité d'eau douce naturelle renouvelable, entre le Jourdain et la mer méditerranée, est de 1433 Millions de Mètres Cubes (MMC) en moyenne. C'est la zone recouvrant Israël et la Cisjordanie mais pas Gaza.
Cette eau s'accumule dans les lacs, les rivières et les nappes phréatiques souterraines.
La nappe phréatique de la montagne est une source d'eau commune pour les Israéliens et les Palestiniens. La moyenne pluriannuelle de l'eau de cette nappe est estimée à 679MMC. En raison de changements climatiques, cette moyenne est estimée actuellement à 641MMC.

La Nappe phréatique
de la montagne


Comment cette eau est-elle partagée ? 
La répartition de l'eau de la nappe phréatique entre les deux parties est faite conformément à l'article 40 de l'Annexe de l'accord intérimaire. Le texte intégral de cet accord est ici.

En ce qui concerne  la répartition de l'eau pour chaque côté, l'article donne deux lignes directrices :
- La première concernait la «période intermédiaire», c'est-à-dire la période entre l'accord intérimaire (1995) et l'accord qui devait suivre, 5 ans plus tard (en 2000).
- La deuxième concernait les besoins futurs, c'est-à-dire le délai au-delà de la période intérimaire. Cette
ligne directrice alloue plus d'eau à la partie palestinienne que la première directive.

Mais aucun accord n'a été conclu en 2000, par conséquent nous sommes encore dans la «période intérimaire».

Israël suit la ligne directrice relative aux  «besoins futurs», ce qui donne plus d'eau disponible à la partie palestinienne.



Que prévoit l'Article 40 de l'Accord intermédiaire en dehors des quantités allouées à chacune des parties ?

En plus de prévoir le partage de l'eau, il pose des lignes directrices sur la gestion et des mesures qui incombent à chacune des deux parties pour garantir la coexistence et la durabilité de cette ressource naturelle.


- Les droits à l'eau des palestiniens sont reconnus et seront négociés dans l'accord de statut permanent.
- Création d'un comité permanent bipartite de l'eau (JWC) qui décidera des problèmes liés à l'eau et aux eaux usées. Toutes les décision du JWC seront obtenues par consensus.
- Le maintien des quantités d'eau utilisées et prise en compte des besoins futurs des palestiniens.
- Les deux parties reconnaissent qu'il est nécessaire de produire plus d'eau.
- Nécessité de l'entretien du réseau et le maintien de la qualité de l'eau
- Développement du traitement de toutes les eaux usées : urbaines, agricoles et industrielles.
- Les réseaux actuels de fourniture et de traitement de l'eau seront développés et entretenus de manière coordonnée.
- Tout développement des ressources d'eau par une des deux parties nécessitera l'approbation du JWC.
 - Les deux parties créeront des équipes mixtes de Supervision et d'Application qui opéreront sur le terrain pour surveiller, superviser et appliquer l'Article 40 de l'Accord.



Combien d'habitants y a-t-il en Israël et en Cisjordanie?

Selon le Bureau national des statistiques, il y a actuellement 7,8 millions de personnes résidant en Israël.
Selon une estimation basée sur les données du  Bureau palestinien de la statistique et une étude américano-israélienne (Y. Etinger), on estime qu'il y a actuellement 2 millions de Palestiniens résidant en Cisjordanie.

L'Accord prévoit quelle quantité pour les Palestiniens ?

Tout compris, l'article 40 de l'Accord prévoit 227 MMC d'eau par an. Cette quantité se décompose en 196 MMC  par prélèvement direct par les Palestiniens et 31 MMC qu’Israël doit leur livrer.



Quelle est la quantité d'eau potable réellement mise à disposition des Palestiniens ?
Les Israéliens ont-ils beaucoup plus d'eau que les Palestiniens ?

En réalité, les Palestiniens de Cisjordanie ont accès à 248MMC. Israël leur fournit 21 MMC de plus que ce que prévoit l'article 40 de l'Accord intermédiaire. De plus, près de 17MMC sont puisés dans des puits sauvages en contravention avec les termes de l'Accord et aux dépens d’Israël : à cause de la pente, l'eau coule  vers le côté israélien.

Cette quantité d'eau disponible revient à 124m3/an/habitant. (données de 2010)
A titre de comparaison, en Israël, ce chiffre est de 150m3/an/habitant. La différence est mineure. Par contre, Israël retraite systématiquement les eaux usées ce qui les rend réutilisables en agriculture et il met en place des usines de dé-salinisation. Les Palestiniens ne recyclent presque pas du tout leur eaux usées. Israël partage son expertise avec les Palestiniens.

Combien d'eau consomment-ils en réalité ?
Alors que 248MMC étaient mises à leur disposition, en 2010, les Palestiniens ont utilisé 190MMC , soit 95m3/an/habitant.


Cette eau est-elle accessible ? 

En 1967 (avant qu’Israël ne prenne le contrôle de la région) , seulement 10% des maisons étaient raccordées au réseau. Aujourd'hui, 95%  le sont. La situation des villes palestiniennes est meilleure que celle de deux capitales arabes voisines : Amman et Damas.




 Voici la FAQ :


Les colons ont-ils plus d'eau que les Palestiniens ?
En tant que citoyens israéliens, l'eau des colons s'inscrit dans le quota alloué à Israël par l'accord intérimaire. Les 350.000 colons en Cisjordanie consomment 47 Millions de Mètres Cubes (MMC) par an, ce qui revient à  134m3/an d'eau douce naturelle par habitant. C'est inférieur au quota israélien de 150m3/an.

Les colons "volent-ils" de l'eau palestinienne ? 
La consommation des colons s'inscrit dans le quota israélien. Ils ne puisent pas ni n'affectent la part des  palestiniens. Les colons tiennent leur eau uniquement soit à partir des sources israéliennes (qui comprend  puits israéliens approuvés en Cisjordanie) soit de l'approvisionnement direct d'Israël.

Israël livre 100MMC au total, dont 52,5 MMC pour les Palestiniens, et 47,5 MMC pour les colons (de plus  les Palestiniens produisent 140  MCM/an eux-mêmes) mais en réalité les colons n'utilisent pas toute l'eau qui leur est destinée, ce qui laisse plus d'eau pour les Palestiniens.

Les colons polluent-ils l'eau des palestiniens ? 

Nous avons vu que la nappe phréatique étant commune, toute pollution en Cisjordanie finira par polluer l'eau en Israël.

Les colons produisent 19,1 MMC d'eaux usées par an dont 16,2MMC sont retraitées en Israël et 2,2MMC sont partiellement recyclés et décantés. Seuls 0,7 MMC ne sont pas traités ce qui pollue effectivement la nappe commune. Le traitement de ces eaux usées est prévu dans un avenir proche.

Qu'en est-il de la pollution par les Palestiniens ?
Les palestiniens produisent  52 MMC  d'eaux usées dont 17MMC coulent directement en surface vers Israël qui est obligé de les traiter, et 32,5 MMC qui restent non-traités en Cisjordanie ( à comparer aux 0,7MMC laissés par les colons) polluant ainsi la nappe commune.
Seuls 2MMC sont traités dans l'usine d'El Bireh.




Est-ce qu'Israël utilise de l'eau palestinienne? 

Israël n'utilise strictement que la quantité d'eau douce prévue par l'accord et ne puise pas dans le quota des Palestiniens.

Est-ce qu'Israël poursuit sa présence en Cisjordanie car cela offre d'avantage d'eau ?

La consommation d'Israël de l'aquifère de la montagne (et la consommation d'eau douce en général) est nettement inférieure à ce qu'elle était en 1967 : En 1967, les Israéliens consommaient 504 m3/an par habitant (soit une consommation totale d'eau de 1411MMC/an) d'eau douce naturelle. En 2009, la consommation était de 137 m3 par an et  par habitant (la consommation totale d'eau était de 1040 MMC / an), et ce malgré une augmentation considérable de la population depuis 1967.

Est-ce qu'Israël a besoin de la Cisjordanie afin d'accéder à la nappe phréatique ?
Non. La nappe phréatique s’étend à la fois en Israël et en Cisjordanie, la plus grande partie de la nappe est située en Israël : 8900 km. C'est seulement 5600 km en Cisjordanie.

Israël vend-il trop cher l'eau aux Palestiniens?
Le prix de l'eau entre les parties israélienne et palestinienne a été fixé par le Protocole de prix par le Comité Bipartite de l'Eau ( JWC)  en 1998. Il est de 2,6 NIS par Mètre cube pour l'Autorité Palestinienne de l'Eau (PWA). Ce prix est considérablement inférieur au prix réel et est également significativement inférieur au prix payé par les municipalités israéliennes, tant à l'intérieur d'Israël qu'en Cisjordanie (les municipalités israéliennes paient en moyenne 3,86 NIS par mètre cube.)

Est-il difficile pour les Palestiniens de forer des puits ?
Non, et la procédure est identique pour les Israéliens qui souhaitent le faire. La procédure à suivre pour le forage de puits nécessite une ou deux étapes. La première étape consiste à obtenir une approbation  par le Comité Bipartite de l'Eau (JWC) . Cela vaut autant pour  les Israéliens que pour les Palestiniens désireux de forer des puits en Cisjordanie. Si le puits est situé dans les zones A ou B, les Palestiniens n'ont pas besoin de d'autres approbations ou de permis et peuvent commencer le forage. Si le puits est dans la zone  C, les Israéliens et les Palestiniens ont besoin d'un permis de l'Administration civile, qui approuve et autorise  99 % des demandes.

Pourquoi les Palestiniens forent-ils des puits sans permis  ? Est-ce parce qu’Israël leur interdit de le faire ?

Israël n'a interdit aucun puits autorisé par le JWC.

Le JWC a approuvé le forage de 66 puits par les Palestiniens, Israël ne s'y est pas opposée. Les Palestiniens n'en ont foré que 24.

Il y a deux raison à cela :
- la nappe est plus profonde aux endroits autorisés rendant le forage plus difficile et onéreux.
- tous les puits sans permis sont forés dans la zone où l'eau coule vers Israël. Cela diminue la quantité d'eau disponible pour les Israéliens.

2 commentaires:

  1. Il faudrait qu'Arthur Agrajag cesse de reprendre à son compte les mots erronés des médias européens, et principalement fraçais, qui appelle les Israéliens vivant dans les territoires disputés des "colons".

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Cher Eliahou,
      Quel autre terme proposez vous?

      La connotation négative du mot "colon" vient d'un reflexe conditionné inculqué par la gauche politiquement si correcte.

      J'apprends à me déconditionner. "Colon" n'est pas négatif dans mon esprit.

      Supprimer