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mardi 11 septembre 2012

Iran : le "dollar" censuré

Romandie
Le Parisien

Les autorités iraniennes tentent de bloquer les informations circulant sur internet et par SMS concernant le taux du dollar. En effet, la monnaie iranienne a chuté ce lundi de près de 8 % face au dollar. Celui-ci s'échangeait à 26.400 rials (IRR) sur le marché libre, contre environ 24.000 la veille. Déjà dimanche, la monnaie iranienne avait déjà décroché de 5% par rapport à samedi.

Plusieurs services internet suivant l'évolution des taux de change sur le marché libre ont supprimé la ligne correspondant au cours du dollar, tandis que tous les SMS comportant le mot dollar en persan ou en anglais, ou la mention devise étrangère en persan, étaient bloqués, a constaté l'AFP. En revanche, les SMS utilisant l'abréviation USD ou le symbole du dollar continuaient à parvenir à leurs destinataires.

"Ces taux ne peuvent pas continuer. Nous avons un plan pour contrôler le marché et nous allons l'annoncer très bientôt", a déclaré le président de la Banque centrale, Mahmoud Bahmani, selon des propos rapportés sur le site internet de la télévision IRIB.

Les autorités ont déjà censuré dans le passé la diffusion, sur internet ou par SMS, d'informations sur le cours du dollar, notamment début janvier lors du premier effondrement du rial face aux devises étrangères. A l'époque, le dollar était monté à près de 18.000 rials, contre une moyenne de 13.000 à 14.000 auparavant.
Depuis, la monnaie iranienne n'a cessé de reculer par paliers successifs, victime de la pénurie de devises et de l'inflation galopante provoquées par les sanctions bancaires et pétrolières occidentales.

Dimanche, la Banque centrale avait reconnu pour la première fois ouvertement son impuissance à contrôler le dévissage du rial, expliquant que l'Iran était dans une situation de guerre économique avec le monde.

Les sévères sanctions bancaires imposées à l'Iran depuis 2010 ont ralenti l'activité industrielle, réduit les investissements étrangers, accéléré une inflation qui a atteint 27% en août, accru le chômage et entraîné une pénurie de devises. La situation s'est aggravée avec un embargo pétrolier qui a provoqué depuis le début de l'année une chute de 50% des exportations de brut dont l'Iran tire l'essentiel de ses ressources en devises.

En outre, les allusions récurrentes ces derniers mois à une éventuelle attaque israélienne contre les infrastructures nucléaires iraniennes ont largement alimenté la nervosité des marchés.

Parallèlement au taux variable du marché libre, l'Iran maintient un taux officiel fixe de 12.260 rials par dollar, en principe réservé à l'importation de produits de première nécessité ou essentiels pour l'économie, et accessible seulement aux administrations d'État et à quelques entreprises privilégiées.

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