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lundi 23 mai 2011

La lutte pour le pouvoir en Iran se poursuit : Ahmadinejad est président et ministre du pétrole

LEMONDE.FR avec AFP

Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a ouvert un nouveau front avec ses opposants au sein du camp conservateur en insistant pour assurer l'intérim du ministère du pétrole malgré l'avis négatif du conseil constitutionnel.
Le président va garder la direction du ministère du pétrole, a affirmé, dimanche 22 mai, sa conseillère pour les affaires légales, ignorant un avis du Conseil des gardiens de la Constitution selon lequel le président n'a pas le droit d'assurer l'interim d'un ministère.

M. Ahmadinejad avait annoncé le 15 mai sa décision de prendre provisoirement le maroquin du pétrole, après en avoir démis son titulaire dans le cadre d'une restructuration du gouvernement prévoyant notamment de fusionner ce ministère et celui de l'énergie.

Certains opposants à M. Ahmadinejad ont contesté la légalité de sa décision, intervenue alors que la présidence est déjà sous le feu nourri du courant conservateur religieux dans plusieurs conflits.

Le Conseil des gardiens, dominé par ce courant, leur a donné raison dimanche. "Selon plusieurs articles de la Constitution [...] le président ne peut pas assumer personnellement la responsabilité d'un ministère sans titulaire", a déclaré le porte-parole de cette institution.

"Le président a déjà annoncé sa lecture (...) de la Constitution sur la supervision des ministères", a répliqué la conseillère de Mahmoud Ahmadinejad à l'issue d'un conseil des ministres. "Donc le président est le ministre du pétrole par intérim", a-t-elle insisté.

Cette dispute politico-constitutionnelle intervient moins d'un mois après un conflit inédit du président avec le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, à propos du limogeage du ministre du renseignement Heydar Moslehi. M. Ahmadinejad s'est ostensiblement retiré de toute activité publique pendant dix jours, fin avril, après le veto du guide à ce limogeage.

Les deux camps ont lié cet épisode à une volonté de contrôler l'appareil de renseignement avant les élections législatives de 2012 et présidentielle de 2013, lors desquelles la présidence n'a pas caché son intention de présenter ses propres candidats contre la majorité conservatrice actuelle.

TENSIONS AU SEIN DU RÉGIME

Cette rébellion a suscité une violente réaction des ultraconservateurs, qui ont concentré leurs attaques contre le directeur de cabinet et principal conseiller du président, Esfandiar Rahim Machaie, accusé d'entraîner M. Ahmadinejad dans un "courant déviationniste" visant à détruire le régime.

Le conflit chronique de la présidence avec le Parlement s'est parallèlement réactivé ces dernières semaines avec une violente polémique entre M. Ahmadinejad et le président de l'Assemblée, Ali Larijani, qui a imposé un droit de regard du parlementaire sur la restructuration en cours du gouvernement.

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