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jeudi 24 novembre 2011

Des femmes prêtres ? Les femmes ne pardonnent rien !

Je n'ai pas pu résister  à traduire cet essai de Spengler qui est un peu (mais pas complétement ) hors sujet sur ce blog.

Questions à Spengler  27 avril 2005


Des femmes prêtres ?
Les femmes ne pardonnent rien !


Cher Spengler,
Récemment je suis devenu le chef de de la plus grande religion du monde. Certains voudraient que je permette aux femmes de devenir prêtres, quelque chose que nous n'avons pas admis depuis 2000 ans de notre histoire. Devrais-je le permettre ?

Ruminant de Rome


Cher ruminant,

Je crois en l'égalité des sexes. La « loi universelle de parité des sexes » de Spengler indique que, dans tous les coins du monde et dans toutes les époques de l'histoire, les hommes et les femmes de toutes les cultures se méritent mutuellement (voir Questions à Spengler, 24 Février 2004). Le premier corollaire de la loi universelle de la parité des sexes est que toute blessure infligée sur l'autre sexe sera payée en totalité.  Chaque fois que les hommes intimident les femmes, par exemple, les femmes elles-mêmes se vengeront sur leur fils. C'est ce qui explique (par exemple) pourquoi l'homosexualité clandestine abonde dans les cultures qui s'affirment comme machistes.


Néanmoins, l'ordination des femmes prêtres en ce moment de l'histoire serait mal avisé. La  fonction la plus importante d'un prêtre est de pardonner les péchés.  Or les femmes ne pardonnent jamais rien. Dorothy Parker (1893-1967) a expliqué pourquoi dans sa "Ballade des mammifères malchanceux"
[Ballad of Unfortunate Mammals] :

L'amour est plus pointu que des pierres ou des bâtons ;
Solitaire comme la mer, et d'un bleu plus profond ;
Aussi bruyant la nuit que le  tic tac d'une horloge ;
Plus vieux que le mythe du Juif errant.
Montrez-moi un amour fini et liquidé,
Montrez-moi un baiser qui a échappé à sa dette !
Fils, jusqu’à ta mort, tu paieras ton dû -
Les femmes et les éléphants n'oublient jamais.




Parker, bien sûr, écrit à propos de l'amour érotique, mais l'amour de Dieu est une passion plus forte.
Comme nous l'apprend Salomon dans le Cantique des Cantiques, «L'amour est fort comme la mort, la jalousie est cruelle comme la tombe ; les charbons de celui-ci sont des charbons de feu, dont la flamme est la plus véhémente. Les grandes eaux ne peuvent éteindre l'amour, ni les inondations le noyer. "




Selon la tradition de votre foi, Salomon a chanté l'amour entre Dieu et ses fidèles, plutôt que l'amour érotique. Mais l'imagerie érotique du Cantique des Cantiques suggère un point bien fait par Michael Wyschogrod : "La vérité est que l'amour humain n'est ni Eros ni Agapè [l'amour désintéressé traduit par
« charité » dans I Corinthiens 13]. Les deux sont des caricatures parce que la réalité est une combinaison des deux, qui ne sont pas différentes sortes d'amour, mais les aspects de l'amour humain avec une composition en constante évolution des différents éléments... Tout cela n'est pas pour nier qu'il y a des amours où prédomine agapè et celles dans lesquelles c'est l'eros. Mais aucun n'est exclusivement l'un ou l'autre parce que l'homme est créé à l'image de Dieu comme un être constitué par le besoin qui donne et qui demande également à recevoir en retour. " [1] [1]


Celui qui garde Israël, dit l’Écriture, ne sommeille ni ne dort, mais les femmes qui veillent sur leurs hommes, ni oublient, ni ne pardonnent. Solveig, d'Henrik Ibsen, qui attend toute sa vie le retour de l'errant Peer Gynt, est un fantasme misogyne.



La culture occidentale n'opprime pas les femmes en mutilant leurs organes génitaux ni en les maintenant en résidence surveillée, mais en les transformant en objets sexuels. Par le premier corollaire de la loi de Spengler sur la parité des sexes, les femmes occidentales se venger de cette réduction par les hommes en les rendant  malheureux, mais d'une manière très particulière, qui est en leur faisant sentir qu'ils sont inadéquats. C'est, bien sûr, est à l'opposé du pardon, dont l'objet est que la personne pardonnée se sente adéquate.




L'homme de la rue, marmonne "je ne comprendrai jamais les femmes!" Cela ne fait que montrer à quel point les hommes peuvent être bêtes. Il n'y a aucun mystère dans la mystique féminine. Le point de vue féminin revient à ce que nous appelons autrement la paranoïa.  Personne ne montre plus de sensibilité et d'intuition que les paranoïaques, qui construisent une vision du monde en l'absence de ou malgré les faits pertinents. La Paranoïa, pour être précis, attribue une signification aux événements totalement aléatoires. Pourquoi cet homme de l'autre côté du restaurant a-t-il plié son journal ?  Était-ce un signal ? Pourquoi le présentateur porte une cravate verte ? Sait-il quelque chose ? Pourquoi lisez vous cet essai ?  Allez-vous me choper ?

En fait, le stéréotype de la conversation  homme-femme reflète la réalité. Les cinq mots les plus fréquemment prononcées par les hommes sont : "Qu'est ce que j'ai fait ?" Les femmes accordent une importance à des choses que les hommes considèrent comme aléatoires. Les femmes demandent : "Pourquoi n'a-t-il pas appelé aujourd'hui ? Ai-je dit quelque chose de mal ? Pourquoi a-t-il semblé si distrait au dîner ? Y a-t-il un problème dans notre relation ?"

Elles interrogent les hommes, "Pourquoi as tu mis de l’après-rasage aujourd'hui ? Vois-tu  quelqu'un ? A qui parlais-tu quand j'ai appelé ?" Comme les paranoïaques, les femmes ont des conversations avec elles-mêmes et  trouvent des fautes aux hommes. Lorsque les hommes demandent : "Qu'ai-je fait ?" Les femmes répondent : "Si tu ne le sais pas, je ne te le dirai pas." "suis-je grosse ?" Pour la petite histoire, "Non" est la bonne réponse à la dernière question seulement quand elle est prononcée avant que l'inquisitrice ne prononce le mot  «grosse».




Bref,  l'instrumentalisation sexuelle rend les femmes paranoïaques. Que ce soit un sujet de bizarrerie culturelle susceptible de gueruir ou d'une caractéristique de l'humanité datant du péché originel est une autre affaire. Ce sont les adolescentes qui en souffrent le plus.  Les thérapeutes parlent de "faible estime de soi", mais cela revient à l'incertitude quant à savoir quelle est la caractéristique d'une forme en évolution qui va attirer le sexe opposé. Si une femme réussit à manipuler un homme par la force de sa valeur comme objet sexuel, elle ne peut jamais être sûre qu'une autre femme ne fera pas (ou n'a pas déjà fait) la même chose avec plus de succès. La femme la plus attrayante du monde n'est qu’une misérable créature, comme l'a déploré la Princesse Eboli de Giuseppe Verdi, parce que son apparence physique va occulter toute autre perception d'elle du regard des hommes. Lorsque l'âge finira par détruire sa beauté, elle va se retrouver sans rien du tout.




Des déséquilibres chimiques dans le cerveau expliquent sans doute la paranoïa dans de nombreux cas, mais des circonstances défavorables peuvent en faire autant. Certaines formes de la paranoïa représentent une tentative pour prendre du pouvoir sur un monde dans lequel le paranoïaque n'a aucun pouvoir réel. La paranoïa politique, par exemple les théories du complot, s'épanouissent chez ceux qui sont sans pouvoir. De même, l'instrumentalisation sexuelle laisse les femmes sans pouvoir direct dans le monde des hommes.



Imaginez un prisonnier dans une cellule sans fenêtre, qui ne sait pas de quel crime il peut être coupable, ou qui pourraient être ses accusateurs. Every variation in routine, every utterance or grimace of his warders will loom great in significance.  Franz Kafka a créé un tel monde dans Le Château et Le Procès, rendus d'autant plus poignants par l'adoption consciente d'un style de récit biblique, comme l'a observé Franz Rosenzweig  Mais l'emploi par Kafka du récit biblique est ironique ; dans la Bible, tout a un sens ; chez Kafka tout peut être insignifiant. Ainsi Kafka dépeint le monde du paranoïaque avec d'autant plus de force .




Des femmes de chair et de sang ne peuvent pas pardonner aux hommes car elles ne peuvent pas être sûres d'eux. En ce qui concerne les hommes, le doute ne s'atténue jamais, ainsi le véritable pardon reste en dehors des aptitudes des femmes. Bien que l'incapacité à pardonner dérive des relations entre les sexes, les habitudes d'esprit des femmes, acquises depuis l'adolescence, sont tellement fortes que leur capacité à pardonner dans un autre contexte demeure douteuse. Beaucoup de femmes, c'est sûr, s'élevent au-dessus de du cercle vicieux de l'instrumentalisation  sexuelle. Mais pourquoi prendre des risques? Pour le moment, restez-en au statu quo.

Spengler
Cher Spengler,

En tant que chef de l'unique hyperpuissance au monde, je suis engagé à l'avenement de la démocratie dans le monde musulman. J'ai dit à plusieurs reprises que la démocratie est l'antidote au terrorisme.  Hier, les candidats islamistes ont remporté les élections municipales en Arabie Saoudite, et je suis inquiet que le Hamas va gagner les élections nationales du 17 Juillet en Palestine et que le Hezbollah va dominer le Liban. Dois-je oublier la démocratie?

Perplexe au bord du Potomac

Cher Perplexe,
Laissez les élire qui ils veulent, mais faites leur comprendre clairement que vous allez traiter sévèrement les gouvernements hostiles. Peut-être que vous vous inquiétez trop de savoir si les gens vous apprecient. Vous devriez vous concentrer sur vos réussites, par exemple, rle fait que les terroristes n'ont pas perpetré d'attaque majeure contre votre pays depuis le 11 Septembre 2001. Je ne suis pas au courant de ces choses, mais je ne crois pas que c'est parce que les services de renseignement de votre pays ont réussi à infiltrer les organisations terroristes. Thomas Friedman du New York Times a fait valoir avec un grand sérieux que les terroristes n'ont pas attaqué votre pays, car ils sont tous allés se battre en Irak. Ce serait la plus grosse bêtise jamais écrite par Friedman, c'est à dire, si Friedman n'avait pas écrit autant d'autres choses stupides.




Vous avez devancé d'autres attaques terroristes sur les Etats-Unis tout simplement en envahissant l'Irak [et l'Afghanistan] et en renversant son gouvernement. Les terroristes ne peuvent pas travailler efficacement sans des partisans au sein des gouvernements pour leur fournir des armes, des passeports, du renseignement, un sanctuaire, et ainsi de suite. Les gouvernements du Moyen-Orient ne sont pas tout à fait des gouvernements dans le sens occidental. Ils ressemblent à des hôtels qui louent des chambres à des clients payants de différents bords politiques. On doit tenir le directeur de l'hôtel responsable de ce qui se passe dans les chambres.




 Le  gouvernement dans son ensemble pourrait ne pas soutenir le terrorisme, mais des sympathisants des terroristes sont confortablement installés au sein des armées et des services de renseignement de la plupart des États du Moyen-Orient. On ne connaît  jamais exactement l'identité de ces sympathisants; vos espions ne le savent pas et ne sont pas susceptibles de le découvrir. Que Saddam Hussein ait personnellement soutenu Al-Qaïda est sans importance.  Il entretenait suffisamment d'affreuses créatures dans sa ménagerie du renseignement qu'al-Qaïda obtenait des ressources en Irak lorsqu'elle en avait besoin. La même chose est vraie des autres gouvernements.




La vieille maxime s'applique, "Battez vos enfants chaque jour. Si vous ne savez pas ce qu'ils ont fait de mal, eux  le savent." Vos critiques se plaignent que vous avez agi sans renseignements précis. C'est le contraire qui est vrai. En l'absence de renseignement précis, le cours d'action optimal est de renverser un gouvernement suspect. Tout gouvernement faira l'affaire. La Syrie ou l'Iran aurait pu convenir tout aussi bien que l'Irak.  Tant que les gouvernements du monde musulman croient que vous les déchiqueterez membre par membre s'ils soutiennent le terrorisme, ils se tiendront à carreau.

Spengler


1 Note: 1. Michael Wyschogrod, The Body of Faith (Jason Aronson: New Jersey, 1963), p 63.

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